L'apnée du sommeil

D'une façon générale, l’apnée désigne l'arrêt de la ventilation pulmonaire. Dans le cadre du sommeil, il s'agit d'arrêts respiratoires inconscients qui se manifestent lorsque le sujet dort profondément. Les conséquences sont loin d'en être négligeables.

La pathologie de l'Apnée du Sommeil est un syndrome souvent méconnu et pourtant fréquent. Par le risque qu'il fait courir au malade au niveau cardio-respiratoire et par ses conséquences psychologiques, sociales et professionnelles, c'est un syndrome qu'il faut savoir détecter et traiter à temps. Les Syndromes d'Apnée du Sommeil (SAS) peuvent survenir à n'importe quel âge. Avant 60 ans ils concernent essentiellement les hommes, mais après la soixantaine les femmes en sont aussi atteintes. Leur fréquence dans la population générale est mal connue mais elle est actuellement estimée entre 0,3 et 5 %, voire davantage. En outre, parmi les hypertendus, 22 à 51 % seraient victimes d'apnée du sommeil. Il est donc important de la diagnostiquer précocement.

Une apnée est caractérisée par un brusque arrêt de fonctionnement des fonctions respiratoires d'une durée égale ou supérieure à 10 secondes, la reprise respiratoire coïncidant habituellement avec un réveil très bref (micro-éveil). Parallèlement à l'apnée, se situe une forme incomplète, l'hypopnée qui se traduit par une diminution du flux respiratoire d'au moins 50 %, associée à une désaturation de l'hémoglobine en oxygène égale ou supérieure à 4%. 

Au niveau polysomnographique (enregistrement du sommeil), l'apnée du sommeil se définit par un index d'apnée supérieur à 5 (quantité d'apnées par heure de sommeil) ou un index d'apnée-hypopnée supérieur à 10 (quantité totale d'apnées ou d'hypopnées par heure de sommeil). Dans certaines conditions, notamment chez les patients âgés, plus de 5 apnées par heure de sommeil peuvent être constatées sans qu'il en résulte des conséquences pathologiques. Les chiffres de l'index d'apnées/hypopnées supérieurs à 50 ne sont pas exceptionnels. Mais au-delà de la quantité d'apnées, l'importance du syndrome n'est réellement évaluée que par la prise en compte simultanée de la désaturation du sang artériel en oxygène qu'elle entraîne, et du tableau clinique complet (troubles neuro psychiques, hypersomnolence, coronaropathie...).

L'hypersommie diurne excessive et non réparatrice, est très symptomatique du SAS. Les endormissements intempestifs, bien que particulièrement courants en période de digestion, peuvent survenir à n'importe quel moment de la journée et nuisent alors gravement aux activités sociales et professionnelles du patient. L'hypersomnie peut, par exemple, rendre la conduite d'engins motorisés dangereuse.
Il s'y associe une sensation de fatigue soit permanente, soit essentiellement ressentie le matin au réveil. Le sommeil nocturne entrecoupé de nombreux micro-éveils, le plus souvent inconscients, est suivi de réveils matinaux difficiles. Ainsi les patients ont, en général, le sentiment de bien dormir alors que les enregistrements polysomnographiques démontrent que le sommeil est tout à fait perturbé. Il en résulte une détérioration chronique du sommeil, ce qui induit la somnolence diurne. Les changements de caractère avec angoisse, irritabilité, dépression et troubles de mémorisation risquent de fausser le diagnostic. L'association possible avec des troubles sexuels contribuent à fragiliser l'état psychologique. Le mécanisme de ces troubles est donc peu clair et il est important de se référer au SAS pour en trouver peut-être la cause.

En conclusion,  l'Apnée du Sommeil peut être l'explication face à des ronflements importants et irréguliers, une somnolence diurne excessive et une fatigue chronique.